Le Projet de Loi de Finances 2025 oriente les priorités budgétaires vers deux priorités cruciales, la transition énergétique et la souveraineté alimentaire, qui serviront de levier pour notre croissance économique.
La transition énergétique appelle le recours impératif à l’hybridation des sources de production d’énergie afin de répondre aux besoins quotidiens de la population en général et du secteur économique en particulier. Ainsi, la politique d’installation des centrales solaires qui a été de 50MW en 2024 sera de 250 MW pour 2025 dont les 150MW sont à la propre charge de l’Etat Malagasy à travers ce projet de loi de finances et les 100MW restants issus des investissements directs. D’autres sources
d’énergie viendront, en 2025, renforcer ces productions, entre autres, les projets éoliens et le centre d’incinération de déchets à hauteur de 20 à 30 MW.
Par ailleurs, la transformation agricole est ainsi une priorité de l’Etat pour 2025, grâce à l’achat, à la distribution et l’utilisation de semences hybrides, ainsi qu’à la mise en place d’usines de production d’engrais. Une hausse des rendements et de la productivité, se manifestant par une production supplémentaire d’un million de tonne de paddy, est attendue.
Parallèlement à l’implémentation de ces nouvelles dispositions, la poursuite des actions déjà entreprises dans les secteurs sociaux et des infrastructures reste de mise, tout autant que les améliorations et la modernisation des transports par le biais d’infrastructures routières, lesquelles sont vitales pour dynamiser l’économie. Cela inclut les projets d’autoroute reliant la capitale et la ville de Tamatave, le transport par câble, la connectivité des diverses localités à l’instar de la RN13.
Selon le Projet de Loi de Finances 2025, la croissance économique de Madagascar pour l’année 2024 a été réévaluée à +4,4%, en légère baisse par rapport à l’estimation initiale de +4,5% prévue dans la Loi de Finances Rectificative (LFR 2024).
Cette révision reflète les ajustements sectoriels basés sur les données actualisées jusqu’en septembre 2024 et les projections pour la fin de l’année, indique–t–on.
A noter que cette performance est soutenue principalement par la branche agriculture (+6,0%), le textile (+31,6%), le tourisme (+14,7%) et les poste
et télécommunication (+13,4%).
Croissance soutenue
Toujours d’après le projet de budget 2025, l’économie malgache devrait connaître une croissance soutenue entre 2025 et 2028, avec une accélération progressive du taux de croissance du PIB, passant de +5,0% en 2025 à +5,6% en 2028. Cette trajectoire ascendante suggère une amélioration continue de l’environnement économique et une augmentation de la productivité dans divers secteurs, souligne–t–on.
Au niveau du secteur primaire, la branche « agriculture » devrait afficher une croissance de +9,5% en 2025 grâce notamment à l’adoption et la dissémination de semences de riz amélioré dont la productivité peut atteindre plus de 8 tonnes à l’hectare.
Pour le secteur secondaire, une reprise attendue des activités de la branche « industrie extractive » est attendue avec une croissance de +4,0% en 2025, après une contraction de –20,8% en 2024.
Au niveau international, la forte demande du secteur de l’acier, l’augmentation de la production de batteries pour véhicules électriques, la reprise de l’activité industrielle mondiale et la demande croissante liée aux technologies d’énergie renouvelable devraient en effet impacter positivement sur la production nationale. Le secteur secondaire devrait ainsi afficher une croissance de 3,4% en 2025.
Le secteur tertiaire, avec une croissance attendue de +5,4%, serait pour sa part soutenu par les activités touristiques et les télécommunications. Madagascar est en marche pour atteindre l’objectif de un million de touristes d’ici 2028 grâce à la stratégie globale mise en place par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat pour promouvoir le tourisme, comprenant la diversification de l’offre touristique, l’amélioration de la gouvernance du secteur, le renforcement de l’image positive de Madagascar et le développement des infrastructures. Par ailleurs, les réformes dans le secteur de la télécommunication vont se poursuivre et devrait servir de catalyseur pour le développement du secteur ainsi que celui des services numériques et digital, d’après le PLF 2025.