Madagascar, une île reconnue pour sa méga–diversité, doit gérer son “capital naturel” de manière durable et équitable, selon une experte du Fonds mondial pour la nature (WWF) à Madagascar. À l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité, Voahirana Randriambola, coordinatrice de l’unité d’expertise technique et politique de WWF à Madagascar, a souligné l’importance de la biodiversité pour le développement socioéconomique.
Cependant, une utilisation excessive et inefficace des écosystèmes a entraîné leur déclin à Madagascar et dans le monde entier. Voahirana Randriambola a appelé à inverser cette tendance afin de garantir la pérennité des sociétés. Elle a noté que la contradiction se manifeste lorsque l’utilisation de la biodiversité conduit à son épuisement, négligeant ainsi son rôle crucial en tant que capital nécessaire à cette utilisation. Pour résoudre cette contradiction, elle a souligné l’importance de préserver et de restaurer ce “capital naturel”, tout en garantissant une utilisation durable et respectueuse de son intégrité.
Des exemples de solutions incluent la mise en place de pratiques de gestion forestière durable, le respect des zones et des périodes de pêche, l’adoption d’approches agroécologiques pour une production alimentaire durable, et l’arrêt de la collecte et du commerce d’espèces menacées. Il est également indispensable d’analyser les diverses chaînes de valeur associées à l’utilisation de la biodiversité et de mettre en place des pratiques durables à chaque étape, de l’extraction à la consommation, selon la coordinatrice de l’unité d’expertise technique et politique de WWF à Madagascar. Elle a également souligné l’importance d’inculquer aux touristes le respect des lieux et des coutumes.
Environ 160 communautés de base à Madagascar sont impliquées dans la préservation des écosystèmes terrestres, marins et côtiers, selon Voahirana Randriambola. Elle a expliqué qu’il était crucial de garantir des sources de revenus durables pour ces communautés. Le WWF explore des moyens d’intégrer ces communautés dans des chaînes de valeur durables, en particulier en favorisant le tourisme communautaire. Cependant, il est crucial de s’assurer que l’augmentation du tourisme n’entraîne pas de détérioration des écosystèmes, a–t–elle souligné.
Le WWF à Madagascar s’efforce de gérer de manière durable et équitable le capital naturel du pays, en accordant une attention particulière à la nature et aux habitants, selon Voahirana Randriambola. Quatre paysages prioritaires ont été déterminés à cet effet, chacun représentant des écosystèmes terrestres et marins distincts. L’objectif est de garantir la durabilité et la résilience de ces écosystèmes, tout en apportant une amélioration aux conditions de vie des communautés locales et à leur capacité à faire face au changement climatique.
La biodiversité de Madagascar est unique et précieuse, avec 26 familles et 470 genres endémiques, et 98 % des mammifères, 91 % des reptiles et 80 % des plantes s’y trouvant ne se trouvent nulle part ailleurs. Il est donc crucial de gérer ce “capital naturel” de manière durable et équitable pour les générations futures.
Loïc Raveloson