Selon les résultats de l’Enquête de Conjoncture Économique (ECE) menée en avril 2023, basée sur les opinions et les perceptions des dirigeants d’entreprises, une diminution plus importante que prévue des activités économiques a été enregistrée entre le quatrième trimestre de 2022 et le premier trimestre de 2023.
L’Indicateur synthétique des Activités des Entreprises (IAE) a régressé à –27,4 % pendant le premier trimestre de 2023. Ce recul est plus important par rapport à la prévision de –13,8 % émise par les dirigeants d’entreprises pendant la collecte de janvier 2023. L’IAE de la période sous revue est quasiment similaire à celui du premier trimestre de 2019 (–27,8 %), mais il reste plus significatif
par rapport au premier trimestre de 2018 (–17,7 %).
Les baisses concernent à la fois les ventes, les carnets de commandes, les investissements, l’emploi et les bénéfices.
Le classement des entreprises par secteur d’activité montre que la contraction la plus importante a été observée dans le secteur secondaire à hauteur de –35,9 %, suivie par le secteur tertiaire de –23,3 %. Les activités du secteur primaire ont été plus ou moins stables, avec une hausse de 1,7 %.
Selon les effectifs des employés, le recul concerne tous les sous–ensembles, mais à des degrés différents. Les petites entreprises ont été les plus touchées à hauteur de –42,5 %. L’IAE des grandes entreprises ainsi que celles de taille moyenne a été respectivement de –25,9 % et de –27,5 %.
Selon les dirigeants d’entreprises consultés, les trois premières contraintes au développement de leurs activités sont l’« incertitude de la conjoncture économique », la « fiscalité » et le « délestage ». Ces défis ont été cités respectivement par 64,1 %, 61,3 % et 53,1 % répondants aux questions à possibilité de réponses multiples.
Selon la Banque Centrale de Madagascar (BFM), les trois premiers mois de 2023, l’activité économique a connu une contraction en raison de plusieurs chocs exogènes tels que les cyclones survenus en début d’année et la persistance des pressions inflationnistes. La demande globale a également diminué en raison du recul de la demande intérieure, minée par l’inflation ouverte.
Selon les résultats de l’enquête ECE d’avril 2023, la plupart des chefs d’entreprise ont constaté une baisse importante de leurs ventes et de leurs commandes. Les soldes d’opinion s’établissent respectivement à –25,9 % et à –17,9 %. Les secteurs secondaire et tertiaire ont été particulièrement touchés par les différents chocs durant le premier trimestre de 2023 (soldes d’opinion sur les ventes de –26,1 % et –38,3 %). En revanche, le secteur primaire a bénéficié des retombées positives de l’abondance des précipitations pour cette saison (+9,3 % de soldes d’opinion sur les ventes).
Dans l’ensemble, l’évolution récente des principaux indicateurs montre une baisse de la demande au premier trimestre de 2023. Elle a été principalement tirée par l’évolution de la demande intérieure, qui continue de souffrir de la perte de pouvoir d’achat des ménages. Malgré les premiers signes de ralentissement, le niveau élevé du taux d’inflation continue d’éroder la valeur réelle des encaisses des ménages. Le taux d’inflation s’est établi à 12,4 pour cent en mars 2023, contre10,8 pour cent en décembre 2022. Par ailleurs, les embauches dans le secteur privé formel ont connu une baisse selon les réponses de l’enquête ECE. Le solde d’opinion pour cette rubrique s’est établi à –28,6 pour cent, indiquant une baisse de l’emploi en janvier–mars 2023 par rapport à octobre–décembre 2022. Il convient de noter que la précédente édition de l’ECE montrait une dynamique positive des embauches au quatrième trimestre de 2022 (+12,5 % de soldes
d’opinion).
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